sábado, 21 de julho de 2007

Liberté

"Sur mes cahiers d'écolier, Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom
Sur chaque bouffée d'aurore Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni J'écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort J'écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté."
Paul Eluardin, in 'Oeuvres complètes 1913-1943'

1 comentário:

Anónimo disse...

Os versos que te fiz

Deixa dizer-te os lindos versos raros
Que a minha boca tem pra te dizer!
São talhados em mármore de Paros
Cinzelados por mim pra te oferecer.

Têm dolência de veludos caros,
São como sedas pálidas a arder...
Deixa dizer-te os lindos versos raros
Que foram feitos pra te endoidecer!

Mas, meu Amor, eu não tos digo ainda...
Que a boca da mulher é sempre linda
Se dentro guarda um verso que não diz!

Amo-te tanto! E nunca te beijei...
E nesse beijo, Amor, que eu te não dei
Guardo os versos mais lindos que te fiz!

Florbela Espanca
N. Existo